Positions professionnelles

ECO-CONCEPTION et EFFICACITE ENERGETIQUE

Des textes à caractère réglementaire (directive européenne Eco-conception et ses mesures d’exécution, directive efficacité énergétique des sites industriels,  certificats d’économie d’énergie…) et des normes internationales (dans le secteur de la machine outil par exemple) ont fait courir des risques importants à de nombreuses filières industrielles.

ARTEMA a été conduit à émettre des positions très fermes sur ces textes et à rappeler que les textes réglementaires et normatifs ne doivent pas privilégier une solution technique par rapport à une autre ni préconiser un choix technologique, au risque de fausser la libre concurrence. Le choix technologique doit rester de la responsabilité des concepteurs de machines et tenir compte de l’application industrielle.

De nombreux textes orientent les règlementations vers le tout-électrique comme solution universelle à tous les aspects d’économies d’énergie et de respect de l’environnement.

On note toutefois que les contributeurs qui ont été sollicités pour la préparation de ces documents sont essentiellement les constructeurs de matériel électrique et notamment de moteurs. Certains schémas, certaines argumentations sont directement issus de leur documentation marketing.

Or cette option « tout électrique » pour la production et la transmission de puissance, si elle peut paraître séduisante au premier abord, ne tient pas à l’analyse dans la plupart des applications industrielles. Plusieurs raisons à cela :

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Les solutions proposées dès lors que la complexité du problème augmente (mise en place de variateurs de vitesse par exemple), ne constitue qu’une réponse très partielle aux défis industriels rencontrés. Mais elles éliminent de facto les solutions parfaitement adaptées qui sont en permanence optimisées pour garantir une amélioration permanente de la performance énergétique des systèmes industriels.
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Les industriels ne pourront plus disposer des technologies qui font à l’heure actuelle tourner leurs applications dans les meilleures conditions économiques ; même si celles-ci sont toujours perfectibles.
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La plupart des secteurs industriels se trouveraient ainsi être sous la dépendance de fournisseurs de puissance de plus en plus concentrés. Le risque se capitalise au niveau des états qui verraient leur industrie à la merci de décisions qui seraient prises ailleurs (fourniture de systèmes ou de pièces détachées, problèmes d’approvisionnement etc.).
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Enfin, discrètement, on oubliait dans ces textes ce qui constitue pourtant une exigence forte de la Commission, rappelée pourtant en préambule.

la prise en compte du « total cycle life » des systèmes. Or les exemples proposés ne font état que de bilans d’exploitation, oubliant de noter l’empreinte écologique amont (pour la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique), de même que les conséquences sur le recyclage en fin de vie (pour les moteurs électriques, par exemple, dont les isolations devront être considérablement renforcées pour éviter une augmentation intolérable des perturbations électromagnétiques).

ARTEMA s’est donc impliqué depuis plusieurs années pour que ces textes prennent enfin en compte la complémentarité des technologies (mécanique, électrique, hydraulique, pneumatique etc.), telle qu’elle se développe de plus en plus dans des applications diverses, notamment de pointe (aéronautique, spatial, ferroviaire) aussi bien que dans des applications conventionnelles (industrie lourde, mais aussi industries électroniques, agro-alimentaire, biotechnologies, production d’énergies renouvelables, automobile, manutention,  machinisme agricole, matériels de travaux publics etc.).

Cette complémentarité est de mieux en mieux assurée dans le cadre des développements mécatroniques qui permettent de mettre en place des solutions optimisées. En effet, la conception de systèmes mécatroniques consiste bien à mettre en place à chaque endroit l’opérateur le plus simple et le plus économique possible ; c’est le principe de subsidiarité appliqué au process industriel.

Ainsi, la mécatronique permet le développement harmonieux des systèmes industriels complexes pour améliorer sans cesse la performance énergétique des utilisateurs ; c’est véritablement la réponse aux besoins spécifiques des industries dans le cadre d’un développement durable bien compris.

En tant que syndicat professionnel représentatif, nous nous investissons dans l’élaboration des textes, des normes et des Certificats d’Economie d’Energie destinés à améliorer la performance énergétique des systèmes et leur impact sur l’environnement.