Dépression passagère ou retournement de conjoncture ?

L’indicateur Global ARTEMA est un solde d’opinion qui offre une image de la conjoncture de toutes les professions d’ARTEMA depuis le mois de janvier 2008.  Il compte aujourd’hui environ 100 répondants chaque mois.

La rentrée a bel et bien rendu son verdict : les nouvelles commandes se raréfient, les carnets fondent et l’avenir s’assombrit. En septembre, pour la première fois depuis longtemps, les chiffres d’affaires de plusieurs professions ont été plus faibles que l’année dernière.
Chez certains adhérents, les nouvelles commandes s’essoufflent, ralentissent, sont moins dynamiques, tandis que d’autres subissent déjà depuis six mois des baisses à deux chiffres.

2023 sera vraisemblablement une bonne année. Une bonne année comparée à une année 2022 elle-même solide et satisfaisante. A fin septembre, sur neuf mois, les chiffres d’affaires sont bons, souvent même supérieurs aux niveaux de 2019. Ces chiffres rassurent les acteurs et parfois minorent aussi l’ampleur de la baisse d’activité qui arrive : le téléphone qui sonne moins, les nouvelles commandes qui manquent à l’appel… L’activité au sens propre interroge et plonge l’ensemble des acteurs dans l’inconnu dès le deuxième trimestre 2024.

Les secteurs clients ne montrent plus la même vitalité qu’il y a six mois. Le machinisme agricole, les équipements pour le BTP et l’agroalimentaire ne rayonnent plus. Le bâtiment traverse une vraie crise des logements neufs et ne peux pas s’appuyer sur le non résidentiel.
L’automobile va mieux mais montre une conjoncture peu sereine d’autant plus que les commandes enregistrées jusqu’à maintenant sont en retrait de 13% pour les véhicules particuliers et de 26% pour les véhicules utilitaires légers par rapport à 2022.

Dans un contexte politique mondial extrêmement tendu, où les conflits armés se multiplient, le secteur de la défense se porte toujours aussi bien. L’aéronautique sort également son épingle du jeu comme le nucléaire, la cosmétique, l’hygiène et le médical.

Au final, pas de catastrophisme, mais l’impression générale dans l’industrie indique que l’euphorie présente déjà en 2022 est terminée, que tout est allé un peu trop précipitamment avec des commandes en début d’année encore au-dessus des besoins réels, donnant des résultats chiffrés artificiels boostés par les hausses de prix et de fait de plus en plus déconnectés de l’activité réelle.

Alors, chute ponctuelle ou véritable retournement ? Les prévisions pour 2024 sont toujours aussi difficiles à réaliser. Sans aller jusqu’à parler de « retour de bâton » peut être va-t-on avoir droit en France à une période de « digestion », plus apaisée économiquement, encadrée par une inflation en pleine décélération. Attendue à 4,4% à fin décembre, l’inflation devrait être modérée en 2024 (entre 2,5 et 3%).

Scénario optimiste mais réalisable, l’année 2024 s’imposerait-elle pour les industriels comme une année de transition idéalement neutre en volume d’activité qui permettrait de retrouver une normalité ?

Rien n’est moins sûr malheureusement car d’ici la fin d’année et dès le début de l’année prochaine, planent sur nos têtes plusieurs épées de Damoclès de tailles diverses et aux effets dominos dévastateurs :

  • En France, les prix de l’énergie restent élevés pour les entreprises, notamment pour l’électricité. Une grande incertitude demeure.
  • Le cours du pétrole, très tendu en raison du conflit israélo-palestinien et du risque de contagion à d’autres pays du Golfe, ajoute à la tension du climat énergétique actuel.
  • Une enquête de l’Insee en septembre montre que face au contexte énergétique actuel, les entreprises industrielles réagissent plus en comprimant leurs marges qu’en augmentant leurs prix de vente.
  • Le déferlement attendu des défaillances d’entreprises n’a pas encore eu lieu à grande échelle. Elles augmentent en septembre mais restent en dessous de la moyenne pré-pandémique 2010-2019.
  • La crise économique en Allemagne, 1er client de la France en industrie mécanique, fait peur, même si la désinflation est en cours (4,3% en septembre) et une récession est attendue pour le 2ème
  • La Chine flirte avec la déflation (0% en septembre) et la consommation des ménages chinois est en berne avec des répercussions sur le commerce mondial.

Ces éléments pris en compte, la croissance en France à ce jour est toujours positive avec des prévisions trimestrielles selon l’Insee de +0,1 % pour le T3 et de +0,2 % pour le T4 et une prévision annuelle de +0,9% pour 2023. Rexecode prévoit +0,4% pour 2024.

Une chose est désormais acquise : à ce jour, « réussir » une année 2024 neutre en volume d’activité serait une grande satisfaction pour un grand nombre d’adhérents, toutes professions confondues.

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La conjoncture résiste toujours et offre un bon 1er trimestre 2023

Présentes dans toutes les machines industrielles ou mobiles, et dans tous les moyens de transport, les professions d’ARTEMA – l’organisation professionnelle des industriels de la Mécatronique – maintiennent le cap pour le 1er trimestre 2023.

L’indicateur Global ARTEMA est un solde d’opinion qui offre une image de la conjoncture de toutes les professions d’ARTEMA depuis le mois de janvier 2008.  Il compte aujourd’hui environ 100 répondants chaque mois.

Mois après mois, dans un contexte d’extrême prudence, la conjoncture reste toujours convenable pour l’ensemble des professions. Elle souffle même une brise bienvenue de légèreté dans l’atmosphère d’inquiétude ambiante.

Pour l’ensemble des professions, le 1er trimestre montre une belle croissance générale des chiffres d’affaires parfois même à deux chiffres. Certes, cette évolution ne représente pas toujours l’activité pure car elle doit une partie de sa croissance aux hausses de prix généralisées et à des carnets de commande hérités de 2022. Mais elle reste bonne à prendre pour l’ensemble des acteurs.

L’indicateur global ARTEMA reste bien positionné à la fin du mois de mars dans une dynamique de croissance pour les facturations comme pour les prévisions pour les trois prochains mois.

C’est une bonne nouvelle qui ouvre vers un peu plus d’optimisme. Un léger regain d’espoir encouragé par une poursuite de la relative baisse des prix des matières, des coûts et d’une petite amélioration des conditions d’approvisionnement. Le manque de disponibilité de certaines pièces reste néanmoins problématique et bloque encore de nombreux projets.

La nouvelle un peu moins réjouissante, vient de la courbe verte du carnet de commandes qui baisse inexorablement. L’essoufflement des nouvelles commandes qui se ressentait déjà à la fin de l’année dernière chez certains adhérents est très lisible en chiffres avec une baisse nette des commandes dans plusieurs professions pour le mois de mars. Il est vrai que la base de comparaison haute doit être prise en compte car il y a eu beaucoup de commandes en 2022. C’est quand même un signal négatif car le carnet moins garni jouera de moins en moins, dans le futur, son rôle d’amortisseur des fluctuations d’activités sur le chiffre d’affaires.

La plupart des secteurs clients restent solides. L’agroalimentaire comme le machinisme agricole sont désormais loin de l’euphorie et de leur « Plus haut » mais gardent un niveau au moins correct. Même l’automobile réalise un bon 1er trimestre 2023 comparé à 2022. Mais on est loin des niveaux de 2019.

Le contexte macroéconomique s’ancre dans l’instabilité.
L’inflation qui devrait avoisiner les 5% sur l’année n’est plus directement menée par les prix de l’énergie mais par l’augmentation des prix des services et par les coûts des dépenses quotidiennes comme l’alimentaire : les prix des denrées ayant augmenté en grande partie à cause du coût de l’énergie.

La confiance des ménages dans la situation économique reste dégradée et devrait le rester pour le 2ème trimestre. Pour le 1er trimestre la consommation alimentaire par habitant a atteint son plus bas niveau depuis 1987.

Maintes fois crainte, attendue depuis longtemps, la déferlante de redressements judiciaires des entreprises n’est pas encore arrivée mais les défaillances augmentent de mois en mois sans être encore supérieures au niveau moyen pré-pandémique. La santé financière de beaucoup d’entreprises demeure une épée de Damoclès avec les conséquences attendues en dominos, pour toute la chaîne clients-fournisseurs.

Les tensions géopolitiques sont encore très fortes. La guerre entre la Russie et l’Ukraine perdure. L’investissement direct à l’étranger se renforce entre pays « amis ».

L’export marche bien pour les industriels mais les sanctions de l’UE contre la Russie bloquent des projets parfois très intéressants.

Au final, les industriels traitent l’activité au jour le jour dans une visibilité très restreinte et restent prudents malgré des chiffres actuels qui dans un autre contexte macroéconomique et géopolitique les laisseraient plutôt satisfaits. Le premier trimestre s’est mieux passé qu’attendu en raison des confortables carnets de commandes qui devraient être moins garnis dans les prochains mois. Les vraies questions se posent pour le 2ème semestre même si les prévisions, en valeur, de l’ensemble des professions restent positives pour l’année à ce jour.

 Achevé de rédiger le 15 mai 2023

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Une participation record sur le village ARTEMA de GLOBAL INDUSTRIE 2023

Le village mécatronique ARTEMA, un incontournable de l’univers SMART : digitalisation, automatisation et mécatronique du salon

Partenaire historique du salon, ARTEMA est aussi un exposant indissociable de l’univers des technologies intelligentes du salon au vu des composants, solutions et systèmes de haute technologie proposés par ses adhérents.

En 2023, c’est un village de 300m² (1G39) qui vous attend avec :

  • 18 co-exposants
  • 7 professions représentées chez ARTEMA, la Mécatronique étant le dénominateur commun de toutes, on y retrouvera les adhérents en :
    • Etanchéité industrielle : Latty International
    • Fixations : HBP (Secam)
    • Roulements: ADR
    • Transmissions hydrauliques: KTR, MP Filtri, SUCO VSE, Voith Turbo,
    • Transmissions mécaniques: Flender, KTR, Mayr, Merger, SEW USOCOME, SIAM-RINGSPANN, SUCO VSE,
    • Transmissions pneumatiques: Camozzi automation, Delta Equipement, Direktin, Norgren SAS, OI technologies,
    • Et officiellement un nouvel adhérent de 2023 en fabrication spéciale de haute précision : Precirex technologies

Autres adhérents ARTEMA présents sur Global Industrie :

Association Ouvrière des Compagnons du devoir et du Tour de France (6M46) – Böllhoff Otalu (4C170) – Bosch Rexroth (2K99) – Bossard France (6J45) – Festo (2Q103) – HellermannTyton (2R114) – Lisi avec sa filiale Rotor Clip Company (4C179) – Maurin Fixations (4H173) – Stäubli (4E184) – Trelleborg Sealing solutions (3A108) – Ugivis (6E120)

Plusieurs temps forts et une thématique de salon en adéquation avec les implications d’ARTEMA

Avec comme thème principal pour cette édition 2023 : l’Industrie se mobilise dans diverses transitions qu’elles soient écologiques, énergétiques, sociétales, liées aux métiers ou aux relocalisations, ARTEMA répond particulièrement à deux typologies de transition avec ses actions.

Sur les transitions énergétiques-environnementales, ARTEMA et ses adhérents sont force de proposition et s’investissent dans cette thématique depuis de nombreuses années : la commission environnement a vu le jour en 1994. Parmi les opérations, on peut citer :

  • L’économie circulaire avec : un combat fleuve en faveur du recyclage des briquettes de meulures de rectification des roulements, les centres de réparation et de maintenance de plusieurs adhérents…
  • L’efficacité énergétique :
    • des transmissions pneumatiques avec :
      • le guide de bonnes pratiques performance énergétique des transmissions pneumatiques (réédité en 2020),
      • un partenariat avec Direktin, logiciel collaboratif pour la conception de circuits pneumatiques et d’air comprimé efficaces
      • 2 fiches CEE (Certificat d’Economie d’Energie) pour améliorer l’efficacité énergétique des transmissions pneumatiques : l’une en attente de publication, l’autre en cours d’élaboration avec l’ATEE
    • des transmissions hydrauliques avec :
      • 2 fiches CEE visant à équiper les engins mobiles à moteur thermique d’un dispositif « Stop & start » hydraulique pour véhicules agricoles (AGRI-EQ-105 publiée en 2018) et pour les engins mobiles non routiers (TRA-EQ-122 publiée en 2020)
    • L’accompagnement permanent des adhérents par une veille active et concrète des textes français et européens en lien avec la FIM, dont ARTEMA est l’un des principaux membres.

Autre sous-thématique en phase avec les missions d’ARTEMA : la promotion des (nouveaux) métiers.
Toute l’année ARTEMA s’engage fortement à ce que les référentiels de formation des professions de ses adhérents soient en adéquation avec leurs besoins pour les recrutements futurs. La digitalisation des postes de travail accélérant grandement cette mutation dans les métiers d’opérateur notamment, il est fondamental que les jeunes acquièrent de nouvelles compétences. ARTEMA s’y attèle en développant constamment son partenariat avec des écoles associées.

ARTEMA participe au dispositif GI Avenir mis en place par le salon. Des enseignants, étudiants, demandeurs d’emploi ou personnes en réorientation professionnelle seront accueillis sur l’espace ARTEMA signalé dans un parcours. Des offres d’emploi, de stages, d’alternance des adhérents seront à leur disposition.

Mercredi 8 mars sur l’espace ARTEMA :

  • 12h45 : Rencontre avec ARTEMA diffusée en direct de l’espace ARTEMA sur une des chaînes du salon : GI channels, interviews de Laurence Chérillat, déléguée générale d’ARTEMA et de François Liotard, président d’ARTEMA. Les questions aborderont les 2 thématiques évoquées : environnement et nouveaux métiers ainsi que les ambitions d’ARTEMA pour 2023.
  • À 17h : Cocktail ARTEMA, l’occasion d’échanger avec les co-exposants présents, les adhérents, partenaires et invités de passage.

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